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LES TOMBEAUX DE SAINT-DENIS.

« Ce Louis qui fut le modèle
« Et des héros et des chrétiens :
« Ses lois sont celles d’un grand homme ;
« Pieux, il sut contenir Rome ;
« L’Anglais par lui fut abattu :
« Memphis l’admira dans les chaînes,
« Et les ombrages de Vincennes
« Parlent encor de sa vertu.

« Hélas ! des sables de Carthage
« Vainement ses restes sauvés,
« Dans un touchant pèlerinage,
« Jusqu’à ce lieu sont arrivés[1].
« Tout périt : les mêmes ruines
« Couvrent ce héros de Bovines,
« Qui des Germains était l’effroi ;
« Ta dépouille est aussi proscrite,
« Aimable et douce Marguerite,
« Ô sainte épouse du saint Roi !

  1. Les cendres de saint Louis, mort sur les côtes d’Afrique, furent transportées en France par son fils, qui lui succéda, et qui est connu sous le nom de Philippe-le-Hardi. Tout le peuple allait au-devant de ces reliques sacrées ; on les déposa d’abord à Paris dans l’église de Notre-Dame. Le lendemain au lever de l’aurore, toute la cour, le clergé, les religieux et le peuple partirent en procession pour conduire ces précieux ossements à Saint-Denis, où tous les ancêtres de Louis avaient leur sépulture. Le roi Philippe-le-Hardi les voulut porter lui-même sur ses épaules (Velly).