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ŒUVRES DE FONTANES.

Nos mœurs conservent l’âpreté ;
Cherchons dans Rome et dans la Grèce
Les dieux amis de l’allégresse,
Et des arts et de la beauté.

De l’olivier, naguère encore,
Le Phocéen nous fit le don ;
L’habit de fin qui me décore
Me fut apporté par Sidon ;
Instruisant la Gaule étonnée,
Marseille, de tours couronnée,
Domine en reine sur les mers,
Et le jour vient où l’industrie
Rassemblera dans ma patrie
Les biens épars dans l’univers.

Non, ce n’est point un vain prestige,
Du sort le livre est devant moi :
Naissez, hâtez ce grand prodige,
Siècles fameux que je prévoi !
Sous votre nuit mystérieuse,
Ô quelle histoire glorieuse
Vous préparez à nos enfants !
Les Gaulois sont l’honneur du monde ;
Partout de leur race féconde
Mon œil suit les pas triomphants.