SUR UN ARBUSTE MOURANT.
J’ai donc en vain prié les Dryades voisines,
Leur faveur abandonne, ô mon cher Arbrisseau !
Tu languis desséché dans tes frêles racines,
En vain de tous mes soins j’entourai ton berceau.
Vers les champs du soleil, où tu laissas tes frères,
Un instinct douloureux te rappelle toujours ;
Tel un enfant expire en des mains étrangères,
Quand du lait maternel il perdit le secours.
Cependant, des hivers je t’épargnai l’outrage,
Moi-même de tes bras je dirigeai l’essor :
Dans tes premières fleurs que j’aimais mon ouvrage !
Les filles d’Hespérus soignaient moins leur trésor.
Tu naissais, et déjà, sous ton ombre future,
En espérance assis, je rêvais enchanté ;
Ma fille, comme moi chérissant ta verdure,
T’eût dit après ma mort : Mon père t’a planté.