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ŒUVRES DE FONTANES.

À UN PÊCHEUR

ode.


Pêcheur, qui des flots de la Seine
Vers Neuilly remontes le cours,
À ta poursuite toujours vaine
Les poissons échappent toujours.

Tu maudis l’espoir infidèle
Qui sur le fleuve t’a conduit,
Et l’infatigable nacelle
Qui t’y promène jour et nuit.

Des deux pêcheurs de Théocrite
Ton sommeil t’offrit le trésor ;
Hélas ! désabusé trop vite,
Tu vois s’enfuir le songe d’or.

Ici, rêvant sur ma terrasse,
Je n’ai pas un sort plus heureux :
J’invoque la muse d’Horace,
La muse est rebelle à mes vœux.