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ŒUVRES DE FONTANES.


LA VIEILLESSE.


ODE.


Quand des prés l’herbe est fanée,
Quand les bois n’ont plus d’abris,
La vieillesse de l’année
Plait encor dans ses débris ;
Le sein profond de la terre
Sous le froid qui le resserre
Concentre alors ses chaleurs,
Et l’hiver, chargé de rides,
De ses dépouilles arides
Nourrit le germe des fleurs.

Tel est l’emblême du sage
Qui, dans l’arrière-saison,
Par un long apprentissage
Sut affermir sa raison ;
Des erreurs désabusée,
Son âme n’est point usée
Dans un corps presque détruit ;
Ses mœurs instruisent le monde,
Et leur semence féconde
À jamais se reproduit.