Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
ODE.


ODE.


1812.


Pâtre grossier ! crains la vengeance
Du Dieu qui garde mon enclos.
Quoi ! de ces plants à peine éclos
Tes mains flétrissent l’espérance !
Fuis, ou le Dieu trop irrité,
De cette verge qu’il balance,
Va punir ta témérité.

Cérès à nos aïeux sauvages
A-t-elle en vain donné des lois ?
Jadis elle assurait nos droits
En séparant nos héritages ;
Et les pacifiques mortels,
Sur la borne exempte d’outrages,
De Terme encensaient les autels.

En montrant ces pierres sacrées,
Terme écartait de son chemin
Les brigands à l’avide main,
Et la chèvre aux dents acérées ;