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ŒUVRES DE FONTANES.

Regrette moins ces cités fières
Qui, sous le sable et les bruyères,
Cachent leurs monuments épars ;
Console-toi ! déjà la France
A vu renaître l’espérance
D’un second règne pour les arts.

Eh quoi ! des merveilles lointaines
Le voyageur toujours épris,
À grands ffais, de Thèbe et d’Athènes
Visite les doctes débris ;
Il part, et sa ville natale
Près des chefs-d’œuvre qu’elle étale
N’a pas le droit de l’arrêter !
Beaux Arts ! il cherche vos vestiges,
Et nous qu’entourent vos prodiges,
Nous oublirions de les chanter !

Près d’un fleuve aux ondes fertiles
Assise depuis deux mille ans,
Lutèce régnait sur les villes
Par les mœurs et par les talents :
De ses murs que l’Europe admire,
Memphis, Babylone et Palmire,
N’égalent point l’immensité ;
Toutefois, l’œil qui les embrasse
Y reconnaît encor la trace
De leur grossière antiquité.