Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
ODE.

Fuit, et cherche un lit nouveau,
Un second fleuve commence,
Qui verse une nappe immense,
Digne encor de son berceau.

Ainsi le riche héritage
Laissé par des morts fameux
Diversement se partage
À de grands hommes comme eux
Bossuet peint Rome antique,
Ses mœurs et sa politique,
Sa naissance et ses progrès ;
Montesquieu voit le modèle,
Et d’une esquisse immortelle
Approfondit tous les traits.

Quels grands noms, dans ma jeunesse
Ornaient ces bords glorieux !
Là, Voltaire, en sa vieillesse,
Vint triompher à mes yeux ;
Cet astre allait disparaître ;
Plus d’un orage peut-être
Marqua son cours trop ardent ;
Mais quels feux eut son aurore !
Et qu’on admirait encore
L’éclat de son occident !