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ŒUVRES DE FONTANES.


ODE.


Je revole au manoir champêtre,
À mes tilleuls, à mes ormeaux,
Et je me sens déjà renaître
Sous la fraîcheur de leurs rameaux.
Qu’à Saint-Cloud, devançant l’aurore,
Un autre se consume encore
En vains désirs, en longs regrets :
Moi, je reste à la cour de Flore,
Et de Pomone et de Cérès.

Ici, mes heures fugitives,
Entre l’un et l’autre soleil,
Couleront doucement oisives
Au sein des arts et du sommeil.
Je vous reprends avec ivresse,
Vieux auteurs qui, de ma jeunesse
Avez eu les premiers amours !
Grands hommes qu’on relit sans cesse,
Charmez encor mes derniers jours !

Que j’aime les routes confuses,
Et l’abri de ce bois charmant,
Où le Silence, ami des Muses,
L’œil baissé, marche lentement !