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STANCES.


Les derniers mots que l’ombre achève,
Du Tasse ont calmé les regrets ;
Plein de courage il se relève,
Et tenant sa lyre et son glaive,
Du destin brave tous les traits.

Châteaubriand, le sort du Tasse
Doit t’instruire et te consoler ;
Trop heureux qui, suivant sa trace,
Au prix de la même disgrâce,
Dans l’avenir peut l’égaler !

Contre toi, du peuple critique
Que peut l’injuste opinion ?
Tu retrouvas la Muse antique
Sous la poussière poétique
Et de Solime et d’Ilion.

Du grand peintre de l’Odyssée
Tous les trésors te sont ouverts ;
Et dans ta prose cadencée,
Les soupirs de Cymodocée
Ont la douceur des plus beaux vers.

Aux regrets d’Eudore coupable,
Je trouve un charme différent ;
Et tu joins, dans la même fable,
Ce qu’Athène a de plus aimable,
Ce que Sion a de plus grand !