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ŒUVRES DE FONTANES.
ODE
SUR L’ENLÈVEMENT DU PAPE[1].
1809.
Les temples se rouvraient, et, longtemps exilée,
La tribu de Lévi, parmi nous rappelée,
Relevait sur l’autel les tables de la loi ;
Et sous la main d’Asaph, ainsi qu’aux jours antiques,
Les harpes prophétiques
Redisaient dans Sion les hymnes du saint Roi.
Sion, reprends ton deuil ! Cessez, pieuses fêtes !
Un orage nouveau gronde encor sur nos têtes ;
Aaron est enlevé du milieu d’Israël ;
Et le troupeau choisi, que la nuit vient surprendre,
Ne pourra plus entendre
La voix de son pasteur sur le haut du Carmel.
L’encensoir a perdu ses derniers privilèges ;
Comme aux jours d’Attila, des hordes sacrilèges
Courent assujétir la Reine des Cités ;
- ↑ Le pape Pie VII fut enlevé de Rome, dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, et conduit prisonnier à Savonne.