Et qui marche à replis secrets,
S’éloignent du trône sévère
Où, sans faveur et sans colère,
Elle proclame ses décrets.
Devant son tribunal suprême,
Qui s’élève au pied d’un cercueil,
Tous les rois, de leur diadème
Viennent humilier l’orgueil ;
Sa main, exempte d’artifices,
Sans nul respect marque les vices
Qui déshonorent leurs vertus ;
Et, de ses palmes les plus belles
Couronnant le vainqueur d’Arbelles,
Flétrit le meurtre de Clitus.
Que cette main inexorable,
En instruisant les potentats,
Montre à leurs yeux l’airain durable
Où revivront leurs attentats !
Peuple opprimé ! le Ciel t’ordonne
D’honorer même la couronne
Qui brille au front d’un roi pervers ;
Mais qu’au moins d’augures sinistres
Frappant Tibère et ses ministres,
Le remords venge l’univers !
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ŒUVRES DE FONTANES.