ESSAI SUR L’ASTRONOMIE[1]
Sous un règne propice à la gloire des arts,
Près du calme des champs, non loin de nos remparts,
S’éleva cette tour paisible et révérée,
À l’étude des cieux par Louis consacrée[2].
Je vins sur sa hauteur méditer quelquefois :
L’auguste poésie anime encor sa voix,
En contemplant les cieux dont elle est descendue ;
Son audace a besoin de leur vaste étendue,
Je connus, j’entendis les sages de ces lieux :
Et, quand j’ose chanter leur art audacieux,
Puissent-ils applaudir à celui du poète !
Déjà, de leurs travaux confidente secrète,
La nuit descend, la nuit fait dans sa profondeur
De ses mille flambeaux rayonner la splendeur.
Cet empire des cieux qu’aujourd’hui développe
À l’œil observateur le savant télescope,
- ↑ Ce petit poème parut en 1788 ; il fut réimprimé dans le Mercure de France, en mars 1807, avec des additions et des corrections. Il était composé, d’ailleurs, bien avant 1788, comme l’indique une épître de Flins à Fontanes (1781) :
C’est à toi de chanter la céleste Uranie !
Les derniers vers de la Forêt de Navarre semblerait indiquer que le poëte y songeait déjà dans le temps de ce premier poème.
- ↑ L’observatoire.