Page:Fonson, Wicheler - Le Mariage de mademoiselle Beulemans, 1910.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BEULEMANS

Stoefs avait demandé cent bouteilles de stout, vous lui avez envoyé cinquante bouteilles de groseille.

ALBERT

Je crois cependant ne pas m’être trompé. Je vais consulter le bulletin de commande.


BEULEMANS

Regardez ! Regardez !… Un client ne réclame pas quand c’est pas besoin, n’est-ce pas ? Non, fils, croyez-moi, surveillez un peu mieux les affaires, prenez exemple sur ma fille. Je suis seul dépositaire, pour la Belgique, du Stout « Glascow »… c’est quelque chose ! Il faut pas jouer avec ça. Ce n’est tout de même pas parce que je suis en correspondance avec votre père et qu’il m’a demandé pour vous une place dans mes bureaux pour apprendre le commerce belge que vous devez tout flanquer en l’air. Vous avez fait une grosse gaffe.

Pendant ces reproches, Albert a compulsé une liasse de papiers pour trouver le bulletin de commande. Suzanne l’a suivi des yeux attendant impatiemment le résultat de ces recherches. Albert trouve le bulletin. Suzanne fait de la tête : Eh bien ? Albert répond du geste : Je me suis trompé. Il va parler à M. Beulemans, mais Suzanne le retient d’un signe.
SUZANNE

Père, maintenant je me rappelle, c’est moi qui m’ai trompée… J’ai cru que le stout était pour Stevens et le groseille pour Stoefs.