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art et pornographie

Aussi avons-nous le droit de nous révolter lorsque, au lieu de se soumettre à la vérité, on nous juge sur des bouquins abjects que nous ignorons, qui ne sont pas faits pour nous, et qui, bien souvent, n’ayant d’apparence française que leur basse parodie de notre langue, ne sont ni écrits, ni imprimés en France.

Et M. Lecomte, après avoir infligé à la pornographie les épithètes de « dégradante, abêtissante, consternante », continue :

Les lettres françaises la signalent au mépris des honnêtes gens de tous les pays. Et désormais les calomnies les plus insidieuses ne vaudront rien contre ce fait qu’un jour la littérature française, lasse de tant d’insultes et d’une solidarité répugnante, s’est dressée, avec colère et avec dégoût, contre la bête immonde.

Il était difficile de mieux marquer l’intérêt, pour ainsi dire, commercial que venait défendre l’orateur. Et il faut convenir que sa qualité de président d’une Société avant tout utilitaire lui en faisait un devoir. Mais M. Georges Lecomte se devait à lui-même et devait aux nombreux écrivains qu’il représentait de ne pas s’en tenir là. Il devait flétrir la pornographie pour elle-même et c’est ce qu’il a fait dans les passages suivants :

Loin d’être une forme de l’art, la pornographie en est la négation la plus cynique. Mais qu’on ne se méprenne pas sur nos intentions ! C’est au nom de l’art, de la beauté, de la fantaisie la plus libre, des études sincères et profondes du cœur, de la forte littérature de vérité humaine et sociale, que nous dénonçons la honte pornographique au mépris des peuples. Nous avons le plus grand souci des