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art et pornographie

apporte une très ferme protestation contre l’industrie pornographique qui discrédite dans le monde notre littérature, compromet son rayonnement et porte atteinte à la légitime influence de notre pays.

Nous avons pensé, dit-il, que le dédain silencieux finirait par être une trahison envers l’héritage de gloire littéraire que nous avons recueilli de nos grands aînés, envers tous les artistes qui, à l’heure actuelle, continuent leur œuvre de beauté et de raison, et aussi envers les écrivains de l’avenir pour lesquels nous avons le devoir de maintenir intact le prestige de la langue et de la pensée françaises.

Par un tel acte — très réfléchi — nous venons répudier toute solidarité avec cette abjecte camelote qui n’a rien de commun avec la littérature de chez nous. Nous le faisons moins pour la France — qui ne s’y trompe pas — que pour l’étranger, plus aisément dupe des campagnes perfides et qui, parfois, se laisse entraîner à d’injustes assimilations…

Si méprisées, et même la plupart du temps si inconnues que soient chez nous les vilenies pornographiques, c’est d’elles qu’on se sert avec entrain pour discréditer la littérature française.

Ces livres, nous les ignorons. Comme ils ne représentent ni nos mœurs, ni notre esprit, ni rien qui corresponde à notre existence ou à nos rêves de chaque jour, spontanément nous mettons une frontière entre nous et leur ennuyeuse ignominie. Le jour où les étrangers… déserteraient ces boutiques infâmes, ces bouibouis immondes où le vice crapuleux ne se trémousse que pour leur plaire, toutes ces industries feraient aussitôt faillite, car le Paris qui travaille et qui crée ne les connaît pas.