Page:Fonsegrive - Art et pornographie, 1911.djvu/5

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
art et pornographie

grand d’auteurs et d’éditeurs à offrir au public des publications destinées à satisfaire les plus bas instincts. Cartes postales, journaux illustrés, romans avec ou sans illustrations ont abondé et surabondé. Les titres plus ou moins suggestifs de ces publications s’étalent sur des affiches, les gravures les plus scabreuses sont en bonne place à la montre des kiosques de journaux, les premières pages des livraisons illustrées sont distribuées à profusion sur les boulevards ; les enfants, les jeunes filles doivent presque inévitablement s’y salir les yeux, et leur bon marché met toutes ces publications à la portée de toutes les bourses. Ces productions sont achetées à Paris par les étrangers qui en sont très friands, et composent la plus grande partie de leur clientèle, elles se répandent hors des frontières et, pour comble, il s’est créé à l’étranger, en Belgique, en Hollande et surtout en Allemagne, comme de vastes usines où se fabriquent, écrits dans notre idiome national, ces « livres infâmes » dont parle M. Georges Lecomte, où des industriels sans pudeur mettent à d’ignobles images des titres français, pour leur donner comme une sorte de cachet parisien, démenti d’ailleurs par l’exotisme et l’incorrection des termes.

Et ces denrées fabriquées par de vertueux étrangers, ne s’écoulent pas en France, elles s’écoulent à l’étranger, mais contribuent encore à augmenter notre renom d’immoralité et por-