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art et pornographie

mœurs ». Le sens très net, très précis, très déterminé que nous avions trouvé tout à l’heure perd de sa netteté, il devient vague, ses contours s’estompent et se distendent, les frontières de la pornographie, qui tout à l’heure s’arrêtaient après l’obscène, s’étendent maintenant plus loin et paraissent vouloir enclaver tout le vaste, l’immense domaine de ce « qui est contraire aux bonnes mœurs » ; jusqu’où vont donc ces frontières ?

III

La pornographie et les bonnes mœurs.

Qu’est-ce qui est « contraire aux bonnes mœurs » ? — C’est ici que commencent les contestations. Lorsque Madame Bovary fut poursuivie par les magistrats du second Empire, ce qui parut répréhensible, ce furent bien moins les peintures trop vives que les tendances générales du livre. La peinture de l’invincible ennui d’une petite bourgeoise, lectrice de romans et mesquinement élevée, ennui qui la conduit inévitablement à l’adultère, parut une sorte d’apologie de l’infidélité conjugale. On y pourrait tout aussi bien voir, par le suicide d’Emma Bovary, la constatation de la faillite de