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CONCLUSION


L’
art bouddhique naît et progresse dans l’Inde à mesure que se répand la pensée de l’initiateur et qu’il est favorisé par le pouvoir et par les fondations pieuses. Il crée une architecture qui porte en elle tous les principes de son développement et qui, du reliquaire massif, fera sortir l’aérienne pagode. Il décore les monuments du culte d’une sculpture d’abord emblématique, puis plus libre et plus vivante et sur laquelle vient rayonner enfin une influence gréco-romaine de basse époque. Alors sont fixés les thèmes essentiels de l’iconographie, l’image du Bouddha se dresse, pour la première fois, dans l’attitude du renoncement, de la méditation et de l’enseignement. De l’Inde septentrionale, il passe au Turkestan, où ses débris révèlent des sociétés longtemps prospères, puis en Chine. Dans le nord de ce pays il multiplie les images du Bouddha, conformes au type élaboré dans la vallée de l’Indus. La Chine du sud, plus sensible et plus lyrique que la Chine du nord, positiviste et communautaire, le dote d’une puissance et d’un charme d’expression qu’elle avait déjà mis en lumière dans la poésie, et peut-être dans la peinture de pay-