chose de proprement rituel. Ils sont capables d’une large évolution, ils ne nous présentent pas forcément le spectacle d’une monotonie hiératique, — mais, outre qu’ils sont, au même titre que les arts sacrés, dépositaires d’une signification élevée, ils obéissent à des canons fixés par des valeurs sociologiques éminemment stables. Pour ne prendre qu’un exemple, — encore est-il emprunté à une époque de discussion et de tolérance relative et à l’histoire du peuple le plus ingénieux et le plus inventif, — l’art profane au Japon, sous les Tokougawa, est tout pénétré de rites anciens. Le plus social de tous les arts, l’étiquette, depuis la manière de saluer jusqu’à celle de s’ouvrir le ventre, est une liturgie inflexible, et cette liturgie n’a pas pour objet de dessiner d’élégantes ou héroïques arabesques, mais de maintenir la vie de l’individu en conformité avec une règle sociale et un idéal religieux. Les cérémonies du thé sont des sortes de messes, et les nombreux accessoires de ce petit culte raffiné ont un caractère sacré. Depuis des siècles leur forme n’a presque pas varié. On les dissimule aux yeux du vulgaire, on enveloppe avec soin les poteries rugueuses dans des étoffes de soie. Enfin, comment comprendre l’histoire de la céramique et de la peinture de paysage en Extrême-Orient en faisant abstraction de la philosophie et des rites du Bouddhisme ? Nulle part l’autorité des canons n’a été plus grande sur les arts, mais elle ne s’est pas exercée en Chine et au Japon seulement. Est-il besoin de rappeler le rôle qu’ils ont joué dans l’histoire de la statuaire hellénique ? Exemples et symboles successifs de la perfection
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