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CHAPITRE II

IDÉALISME ET POSITIVISME EN CHINE


I. LA CHINE. ― SES VIEILLES ASSISES MORALES : CONFUCIUS ET LAO-TSEU. — L’ART CHINOIS PRÉ-BOUDDHIQUE. — II. LE BOUDDHISME DANS LE TURKESTAN ORIENTAL. — L’ART GRÉCO-BOUDDHIQUE SOUS LES WEI DU NORD ET SOUS LES THANG. — SON RAYONNEMENT EN CORÉE ET AU JAPON. — III. LA PEINTURE DANS LA CHINE DU SUD. — NATURALISME ET MYSTICISME. — IV. LA CHINE DES SONG ET LE SUCCÈS DU BOUDDHISME TCHHAN. — V. INVASION MONGOLE. — LES MING.


I. — LA CHINE. SES VIEILLES ASSISES MORALES : CONFUCIUS ET LAO-TSEU. — L’ART CHINOIS PRÉ-BOUDDHIQUE.


L’
histoire de l’art en Chine est déjà riche et significative au cours des siècles qui ont précédé les temps de la propagande bouddhique. Les formes supérieures de la pensée morale et de la pensée sociale s’étaient manifestées avec autorité dans l’empire à une époque où le Bouddhisme était encore confiné derrière le rempart de l’Himalaya. Les assises de cette grande civilisation jaune sont d’une étonnante majesté. Nulle part, peut-être, les nécessités du déterminisme géographique et ethnique, traitées par le génie philosophique d’un peuple supérieur et transposées dans la vie de l’esprit, n’ont abouti à des formules plus transparentes, plus élevées et plus pures. En Chine, le travail spirituel de l’homme sur les facteurs inéluctables dont dépend son