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ce paradis étrange. Chaque folk-lore a fait entrer de biais dans la religion bouddhique ses génies protecteurs et ses divinités populaires.

Ainsi le Bouddha se trouve multiplié selon les divers plans du monde et de l’activité spirituelle. Ainsi les exigences des dévotions locales lui annexent un polythéisme touffu, sur lequel il répand d’ailleurs la monotonie de ses formules iconographiques et l’unité de ses songes. Mais de ces formules mêmes, les élites extrême-orientales, maintenant la pureté de la leçon gréco-indienne, dégagent une plastique puissante. Et, d’autre part, contemplant l’univers et peignant des paysages baignés de ces songes, elles y discernent un infini caché.