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MÉMOIRES

ce dernier point, il était prescrit au général Rawlinson de maintenir à tout prix son front au sud de la Somme, ce qui ne pouvait présenter de difficulté, réduit comme il l’était actuellement. Dans la soirée du 29, j’établissais mon quartiergénéral à Beauvais, où, depuis le matin, fonctionnait le quartier-général du général Fayolle, et où le général Pétain lui-même installera un poste de commandement quatre jours après.

Fin de la bataille de Montdidier-Amiens. — Depuis la journée du 26 mars, mon activité s’était exercée au plus pressé, courant les quartiers-généraux pour dicter à chacun la conduite du moment et reconstituer, en le réparant d’urgence, le front qui s’était trouvé disloqué.

Aujourd’hui, une organisation méthodique pouvait présider à la résistance des forces alliées. Il y avait lieu de fixer les règles d’ensemble d’après lesquelles la bataille devait être conduite. Dans ce but, j’adressais aux commandants en chef une directive générale, synthèse des instructions de détail que j’avais données depuis le 26 mars. Le but essentiel assigné aux efforts communs restait toujours « une liaison étroite entre les armées britannique et française, notamment par la possession puis par la libre disposition d’Amiens. »

Ce but était à poursuivre :

1° Par le maintien et l’organisation d’un front défensif solide sur les positions actuellement tenues ;

2° Par la constitution, au nord d’Amiens pour les forces anglaises, au nord-ouest de Beauvais pour les forces fraçaises, de fortes réserves de manœuvre