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entre les Britanniques et les Français. Seulement il voulait aujourd'hui être placé dans cette situation en vertu d’une délégation spéciale et plus haute, celle des deux gouvernements alliés. » Lord Milner et Wilson s’accordaient à penser que ce serait, dans le cas présent, la meilleure solution.


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Tel était à peu près l’état de la question, dans la matinée du 26 mars, au moment où s’ouvrait la conférence de Doullens (1).

Quand j’arrivais dans cette ville, vers 11 heures et demie, le maréchal Haig recevait dans la salle de l’hôtel de ville le rapport de ses commandants d’armée auquel assistait bientôt lord Milner. La séance se prolongeait et les loisirs qu’elle fournissait me donnaient le temps de revoir les locaux modestes de l’école, où je m’étais installé avec mon état-major le 6 octobre 1914 pour poursuivre la manœuvre qui emportait alors les armées opposées vers le nord. Elle avait abouti, comme on le sait, aux batailles de l’Yser et d’Ypres et à l’arrêt définitif de l’ennemi. Quand je me reportais à ces temps déjà vieux et que je comparais nos effectifs, nos organisations, notre armement et nos approvisionnements de 1918 à ceux de cette époque, je ne pouvais me résoudre à admettre que, puissamment renforcés comme nous l’étions en 1918, nous devions nous laisser battre, là où

(1) A la demande du maréchal Haig, obligé de 8e trouver à Doullens où il avait convoqué ses commandants d’armée, cette dernière ville avait été fixée comme lieu de la conférence, à la place de Dury choisi la veille.