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MÉMOIRES

américaine, en rétablissant la supériorité à notre profit, permettra de viser de nouveau des résultats décisifs.

Pendant ce temps, l’armée italienne, renforcée de canons lourds et de munitions fournis par la France et l’Angleterre, aidée si possible par une action concordante des Russes, attaquera les forces autrichiennes qui lui sont opposées, en vue de les mettre hors de cause. Ainsi peut-on espérer, la diplomatie aidant, détacher l’Autriche de son puissant allié.

Mais il devient bientôt évident qu’aucune action russe ne se produira et qu’on peut même s’attendre prochainement à une défection totale de la Russie. Le général Foch est ainsi amené à étudier dans quelles conditions l’Entente devra faire face à l’ensemble des forces allemandes ramenées de Russie en France, et il rédige, sur ce sujet, un mémoire qu’il remet aux représentants des gouvernements alliés réunis à Paris le 26 juillet 1917 ; en voici les conclusions : « Dans le cas où la défection de la Russie permettrait à l’ennemi de reporter sur le front occidental la totalité des moyens allemands et autrichiens employés sur le front russe, la coalition paraît susceptible d’assembler les forces nécessaires pour résister à la poussée ennemie juste qu’au moment où l’Amérique pourra mettre en ligne des troupes suffisantes pour rétablir la situation à l’avantage de la coalition. Mais cette situation militaire, relativement