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l’importance que l’armement prenait dans la. lutte. Dès lors, l’offensive comme forme générale de notre action allait rencontrer de réelles difficultés d’exécution. Tant il est vrai que la politique et la conduite de la guerre se trouvent étroitement liées, que celle-ci ne peut être tout d’abord que le prolongement de celle-là. Pour si ardent qu’il soit et si désireux d’aboutir à la victoire par l’offensive qui seule la fournit, le chef de la guerre est obligé souvent, par la situation que la politique lui a créée, d’envisager tout d’abord la défensive.

Plus il est réduit dans son armement d’attaque, plus sa stratégie en doit tenir compte pour préparer la défensive et l’organiser sur des parties de son front de plus en plus larges, afin de pouvoir concentrer les moyens d’attaque limités dont il dispose sur les autres parties où il peut alors attaquer en bonne forme. Une fois de plus constatons que l’idée, la technique et la pratique de la défensive doivent être également familières au commandement, aux différents degrés. De tout temps n’a-t-il pas fallu savoir parer et attaquer pour avoir raison d’un adversaire sérieux ? Décidément la doctrine sommaire de l’offensive, qui allait entraîner nos troupes dans une attaque brutale et aveugle, ne pouvait davantage suffire au,haut-commandement. Elle devait le conduire tout d’abord, et comme on vient de le voir, à une impuissante stratégie, à moins qu’il ne disposât d’effectifs supérieurs, assez forts et assez manœuvriers pour produire l’enveloppement de l’ennemi à l’une au moins de ses ailes, après avoir paré