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et en forces, mais souvent dans l’inconnu, sans une préparation suffisante par les feux, notamment d’artillerie plus longue à asseoir. Les forces largement dépensées, faiblement appuyées par le canon, principalement préoccupées du besoin d’aller vite et avec ensemble, se trouvent bientôt désarmées, exposées et éprouvées devant les invisibles armes qui se dressent, qui les frappent de toutes parts. Malgré toute leur énergie, elles ne peuvent parvenir à joindre l’adversaire. Il faut reprendre le combat par les feux ; elles s’arrêtent épuisées et éprouvées dans des formations relativement serrées. Dans cette situation avancée et en un groupement trop dense, elles doivent attendre que l’artillerie encore à distance ait battu les obstacles ou les pièces qui les arrêtent. Les pertes s’élèvent, et c’est ainsi que l’impuissance et l’échec, en tout cas des pertes sérieuses, sortiront souvent d’une entreprise incomplètement préparée, quoique largement dotée et vigoureusement menée par une infanterie qui croyait pouvoir par sa seule valeur briser l’obstacle brusquement dressé devant elle de la mitrailleuse ou du canon ennemi.

Si l’idée de l’offensive par-dessus tout, de la marche résolue en avant, suffit à la rigueur de catéchisme au soldat, au simple combattant, elle ne peut suffire en effet, comme on l’a vu, au chef chargé de mener une troupe. Dès que celle-ci présente un certain effectif, il lui faut faire précéder et accompagner sa marche en avant d’éclaircissements et de précautions comme d’aides diverses.

Figure 2 Fac similié