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patriotisme réduit, de pacifisme voulu ou de sectarisme officiel, sorte d’abdication nationale exploitée en tout cas par certains partis au profit d’intérêts personnels et non de personnalités marquantes, au total au détriment de la valeur militaire du corps d’officiers. Malgré tout, il avait conservé son armée à la France. En définitive et notamment pour qui a connu les armées du second Empire, l’armée de la République était devenue, par un travail opiniâtre de tous, un supérieur instrument de guerre, animée au plus haut degré du sentiment du devoir, résolue à assurer à tout prix le salut du pays. En 1914, il.lui restait à affronter l’épreuve du champ de bataille. On ne pouvait douter des moyens moraux qu’elle allait y apporter. L’existence du pays était alors en jeu ; pour la sauver, elle ne reculerait devant aucun effort ni aucun sacrifice ; du chef le plus, élevé au soldat le plus modeste, ce serait un continuel assaut d’abnégation et de dévouement ; seules des capacités ouvriraient des titres aux différents emplois.

En présence de l’armement moderne, ces vertus suffiraient-elles ?

Le commandement des armées avec leurs états-majors et leurs services avait été méthodiquement organisé de longue date. Il comportait de hautes personnalités militaires, avec des sous-ordres parfaitement entraînés à leurs fonctions.

Le commandement des unités moindres, corps d’armée, divisions, brigades, se ressentait encore des ingérences de la politique dans l’avancement