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Metz et Sedan. Elle préparait ensuite les forces d’où sort la victoire. Elle développait dans les troupes la valeur morale, le savoir professionnel et l’entraînement physique, pour faire avant tout de ces troupes un excellent outil de guerre. Dans les manœuvres de toutes sortes, répétées et prolongées au mépris de sérieuses fatigues, on pouvait toujours remarquer, au-dessus de l’excellent esprit de tous, leur ardent désir de s’instruire, comme aussi une endurance et une discipline que les anciennes armées n’avaient pas connues. Progressivement les exercices d’automne, auxquels prenaient part certaines classes de réservistes, avaient permis de réunir et de faire opérer, dans un ordre et une régularité parfaits, de grandes unités : divisions, corps d’armée, armées. L’emploi aisé de ces forces et des nombreux services qu’elles comportent, combiné avec une large utilisation des chemins ’de fer, était devenu familier au commandement, et cette facilité de maniement répandait une entière confiance dans tous les rangs de l’armée. Les réservistes, momentanément arrachés à la vie civile, venaient couramment reprendre, avec leur place dans le régiment, l’excellent esprit de leur corps. Les officiers de complément, de la réserve et de la territoriale, sérieusement recrutés et éprouvés, assuraient de précieuses ressources pour l’avenir. Le regard toujours tourné vers la frontière, sans se laisser détourner de sa tâche patriotique, le corps d’officiers de l’active avait traversé, impassible mais non sans éprouver des pertes, les crises de la politique, époques de