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dans leur ensemble, à leur donner une solution. La vie régimentaire, en sous-ordre d’abord comme lieutenant-colonel du 29e d’artillerie sous un colonel particulièrement soigneux, comme chef de corps ensuite au 35e d’artillerie, me mettait aux prises pendant plus de quatre ans avec les difficultés d’assurer la réalisation d’un plan, d’une idée plus ou moins théorique. L’exercice du commandement est certainement la plus grande jouissance de la vie militaire, mais surtout dans le grade de capitaine par l’influence qu’on exerce de toute façon sur l’homme de troupe intelligent, dévoué, actif, qu’est le soldat français, et dans le grade de colonel, chef de corps, par celle qu’on exerce sur un corps d’officiers plein des plus nobles sentiments, d’un grand savoir et d’un dévouement à toutes épreuves, et, par ce corps d’officiers, sur tout un régiment qui est bientôt l’image de son chef.

Mais encore, ce corps d’officiers, faut-il l’instruire de sa tâche devant l’ennemi, à l’égard de ses subordonnés, de ses égaux et de ses supérieurs, en ce jour de la bataille où s’obscurcit l’horizon contre lequel il faut énergiquement travailler cependant, et où les communications deviennent de plus en plus difficiles entre tous les grades.