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renversement de l’attitude tenue devant l’ennemi ne comportait pas la décision la plus difficile à prendre judicieusement, la plus difficile à faire exécuter par les masses qui forment les armées modernes, au total n’exigeait pas les plus sérieux préparatifs avant de pouvoir être réalisée et d’aboutir à la reprise du mouvement en avant sans laquelle il n’y a pas de victoire. Le chef d’état-major mourait avant d’avoir pu aborder le problème de la contre-offensive et l’emploi des troupes qui devaient y correspondre. C’était d’ailleurs l’époque où l’état-major allemand renforçait ses armées de campagne d’une artillerie lourde jusqu’alors réservée à la guerre de siège.

C’est simplement pourvu des notions fondamentales du général Millet que j’abordais ainsi, à la fin de 1895, l’enseignement de la tactique générale à l’École supérieure de guerre, pour lequel j’avais été désigné. Pendant six ans d’un travail opiniâtre, je devais les approfondir et chercher à les compléter. Quand on s’est consacré à la recherche de la vérité guerrière, peut-on trouver un excitant plus fort que d’avoir à l’enseigner à ceux qui la pratiqueront sur les champs de bataille, où se jouent, avec la vie de leurs soldats, les destinées de leur pays ? Et pour en imprégner des