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voulut bien me suivre et s’intéresser à moi tout le long de ma carrière. C’est ainsi que plus tard je remplis auprès de lui les fonctions de chef d’état-major de corps d’armée, puis d’armée. Il avait exercé une grande influence sur ma manière de voir la lutte prochaine, en me communiquant constamment les réflexions que lui dictaient son expérience de la guerre de 1870 et sa recherche constante de la conduite à donner dans l’avenir à une action de guerre. Pour lui, et depuis 1870, la puissance des feux dominait et maîtrisait le champ de bataille, au point d’y briser l’élan de toute troupe qui n’avait pas une indiscutable supériorité de feux. Avec le perfectionnement de l’armement, cette puissance devait se révéler encore plus absolue dans la prochaine guerre. Il fallait à tout prix se préoccuper du. traitement à lui assurer, en cherchant à la prendre à son actif par un matériel plus puissant et à se soustraire à ses effets par des moyens à trouver, car ceux que nous pratiquions, tels que nos formations d’infanterie, étaient notoirement insuffisants. Ils ne pouvaient que mener à la ruine de la troupe. A cette action d’un feu supérieur devait succéder bien entendu l’assaut pour enlever la position ennemie, mais là n’était qu’une partie de la bataille. Le renversement