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progressif de nos facultés, comme aussi de réels sujets de réflexion ; mais l’École supérieure de guerre,’ où j’entrais en 1885, me fut une véritable révélation. Dans des enseignements plus ou moins théoriques, établis sur les leçons de l’histoire, elle formait un esprit moyen, usant des dons naturels et des connaissances acquises, à pouvoir rationnellement aborder les problèmes de la grande guerre, les raisonner, les discuter, en avancer la solution sur des bases solides.

Elle comprenait, il est vrai, une réunion d’hommes supérieurs : les Cardot, les Maillard, les Millet, les Langlois, les Cherfils notamment, remarquables par leur conscience passionnée, leur expérience, leur jugement. En partant d’études historiques minutieusement fouillées, ils parvenaient à définir et à embrasser à la fois le domaine moral illimité de la guerre, et à fixer, en les raisonnant, les moyens matériels par lesquels on devait le traiter. Par là, ils nous fournissaient, en même temps qu’un enseignement établi, une méthode de travail applicable aux problèmes de l’avenir.

De ces professeurs de l’École de guerre, l’un, le commandant Millet, appelé à tenir par la suite les plus hauts grades dans notre armée,