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matériel à l’ennemi, refaisait rapidement ses institutions militaires, comme aussi son armement. Elle se mettait à la hâte en état de tenir tête en cas de besoin à un adversaire toujours menaçant, étrangement surpris de la voir se relever rapidement, et sur le point, pour achever sa destruction, de recommencer la guerre, en 1875 notamment.

C’est dans cette période de réorganisation hâtive et de moyens encore insuffisants que je débutais dans l’artillerie, au 24e régiment, à Tarbes. Il y régnait heureusement un noble élan de tous et une fiévreuse activité. Et ce train des débuts de la paix devait longtemps se maintenir. On ne saura jamais assez célébrer le noble effort dont furent capables, dans l’armée, les vaincus de 1870 et les générations qui les suivirent, pour refaire nos troupes et les préparer à la bataille, comme aussi pour étudier et comprendre la grande guerre, dont l’armée du Second Empire avait perdu la notion, à la suite d’expéditions heureuses hors d’Europe et après une facile campagne d’Italie à buts et à moyens restreints.

Chacune des écoles militaires par lesquelles je passais : École polytechnique, Écoles d’application d’artillerie, puis de cavalerie, nous fournissait un puissant enseignements un développement