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dernière, la composition française, pouvait donner à rêver aux candidats par son fond prophétique : développer cette pensée de Kléber : « Il faut que la jeunesse prépare ses facultés. »

C’est le 7 août, un dimanche, l’empereur, commandant en chef, allant à la gare de Metz prendre le train pour Forbach, apprenant par le chef de gare que les trains n’allaient plus jusqu’à Forbach évacué la veille, à la suite d’une bataille perdue, et rentrant à la préfecture immédiatement fermée pour prendre l’aspect d’un quartier général en désastre.

C’est la population messine agitée, voyant partout des espions qu’elle veut jeter à la Moselle. C’est ensuite la première proclamation de l’Empereur annonçant à la France ses défaites, trois batailles perdues, et dénaturant la vérité par sa ponctuation : « Le maréchal de Mac-Mahon me télégraphie qu’il a perdu une grande bataille sur la Sarre. Frossard attaqué par des forces supérieures… » au lieu de : « Le maréchal de Mac-Mahon me télégraphie qu’il a perdu une grande bataille. Sur la Sarre, Frossard attaqué par des forces supérieures… » C’est la consternation partout. L’après-midi, ce sont les populations des campagnes envahies ou menacées refluant vers la