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nécessité de la culture générale à côté du savoir professionnel. A mesure que s’étend le domaine de la guerre, l’esprit de ceux qui la font doit s’élargir. L’officier de réelle valeur ne peut plus se contenter d’un savoir professionnel, de la connaissance de la conduite des troupes et de la satisfaction de leurs besoins, ni se borner à vivre dans un monde à part. Les troupes sont en temps de paix la partie jeune et virile de la nation, en temps de guerre la nation armée. Comment, sans une constante communication avec l’esprit qui anime le pays, pourrait-il exploiter de pareilles ressources ? Comment pourrait-il présider aux phénomènes sociaux, caractéristiques des guerres nationales, sans un certain savoir moral et politique, sans des connaissances historiques lui expliquant la vie des nations dans le passé et dans le présent ? Une fois de plus, la technicité ne lui suffira-plus. Il la faut doublée d’une grande somme d’autres facultés. Facilement il comprendra d’ailleurs que son esprit et son caractère se préparent mieux pour la guerre à venir, et que la carrière se fait plus docilement dans la paix, si, dans un entier sentiment de discipline, il se maintient constamment par une intelligence largement en éveil à la hauteur des circonstances et des problèmes