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succès ; mais, l’année suivante, il prit à Vienne une revanche complète. À peu près vers cette époque, dans l’espace de deux années, Beethoven composa l’Oratorio du Christ au Jardin des Olives, les Symphonies héroïques et pastorales, et plusieurs concertos de piano qu’il exécuta dans des concerts donnés à son bénéfice.

Mais, hélas ! ce fut au milieu de ces prodigieux travaux et de ses plus brillants succès, dans les plus belles années de sa vie, à vingt-huit ans, que ce grand artiste éprouva les atteintes de l’infirmité la plus cruelle pour un musicien. Tous les jours il s’apercevait qu’il entendait moins ; enfin, un jour, malgré toutes les ressources de l’art, il n’entendit plus du tout. Son oreille si fine, si délicate, ne lui transmettait plus aucun son, et lui, si sensible à la musique, lui, voyant chacun s’extasier sur la sienne, restait