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Le prince, mes chers et jeunes lecteurs, ne borna pas là ses bienfaits envers le jeune Beethoven ; sachant qu’il annonçait du goût pour l’orgue, il lui assura la survivance de Neefe, avec le titre d’organiste de la cour, et l’envoya passer quelques années à Vienne, pour y achever ses études théoriques et pratiques, sous la direction du célèbre Haydn. Haydn accueillit le jeune homme avec bonté, mais ce fut tout ; il ne comprit pas d’abord tout le génie que renfermait cette jeune âme. Mozart fut plus clairvoyant ; en 1790, Beethoven ayant fait un autre voyage à Vienne, exprès pour voir et pour entendre l’auteur de Don Juan, celui-ci le pria de jouer quelque chose suivant son habitude et son goût. Beethoven improvisa ce qu’il joua ; comme Mozart ne témoignait ni joie, ni surprise, se contentant de dire seulement : C’est bien exécuté ; Beethoven lui demanda ce qu’il pensait du