Page:Foa - Ludwig van Beethoven, 1841.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment une demi-heure l’avait-elle donc ainsi grandi aux yeux de cette riche et jeune demoiselle ? — Oh ! la puissance du talent, la magie de l’art, ce n’est donc pas un vain rêve. Ludwig prit le bouquet, et lui qui avait trouvé des regards pour défier cette jeune fille quand, insolente et fière, elle se moquait de lui, il n’en trouva plus lorsqu’elle-même baissait ses grands yeux bleus devant les siens. Il alla cacher dans les bras de son père et son émotion et son bonheur.

— Mon fils, lui dit ce dernier en l’embrassant, je ne te connais que de ce soir. Ce soir me paye toutes mes inquiétudes sur ton sort, et me rassure sur ton avenir. — Beethoven, ajouta-t-il lui donnant pour la première fois ce nom d’aîné de la famille, tu seras un jour le soutien de ta mère et de tes frères ; ne l’oublie jamais, mon fils.