Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
FORMATION DES ÊTRES.

Enfin il arrive aux insectes. C’est alors seulement que le fil de sa méthode se rompt, et qu’il a recours à la génération spontanée. Il reconnaît pourtant que certains insectes, tels que les araignées, les sauterelles, les criquets, les cigales, les scorpions naissent d’un œuf et viennent de parents de même espèce. C’est qu’il avait étudié la génération de ces insectes. Pour les autres, l’observation lui manque, et, par conséquent, la vérité aussi.

Et cependant nul n’a connu, mieux que lui, du moins pour son temps, les métamorphoses des insectes. Il sait que le papillon a été chrysalide, et, avant d’être chrysalide, chenille ou ver. Mais d’où vient le ver ? Des feuilles vertes et particulièrement des feuilles du chou, dit-il. Ici la cause de déception est patente : nous voyons un nombre prodigieux de chenilles naître et se développer sur la feuille du chou. Si Aristote ne s’était pas arrêté là, s’il avait porté son observation plus loin, il serait arrivé à la ponte de l’œuf par le papillon et ne serait pas tombé dans l’erreur.

Dès qu’on a fait un pas dans l’erreur, il est difficile de n’y en pas faire un autre. D’ailleurs, quel homme aurait été capable alors de redresser