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SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

rope, noir en Afrique, jaune en Asie, et rouge en Amérique, n’est que le même homme teint de la couleur du climat[1]. »

Enfin, un dernier caractère qui nous démontre jusqu’à l’évidence l’unité de l’espèce humaine, c’est la fécondité continue que possèdent entre elles toutes ses races. Écoutons, sur ce point, Buffon :

« Dès que l’homme a commencé à changer de ciel, et qu’il s’est répandu de climats en climats, sa nature a subi des altérations : elles ont été légères dans les contrées tempérées, que nous supposons voisines du lieu de son origine, mais elles ont augmenté à mesure qu’il s’en est éloigné ; et lorsque, après des siècles écoulés, des continents traversés et des générations déjà dégénérées par l’influence des différentes terres, il a voulu s’habituer dans les climats extrêmes, et peupler les sables du midi et les glaces du nord, les changements sont devenus si grands et si sensibles qu’il y aurait lieu de croire que le nègre, le Lapon et le blanc forment des espèces différentes, si l’on n’était assuré que ce blanc, ce Lapon et ce

  1. T. III, p. 1.