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SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

traire, nos chiens domestiques n’ont conservé que le poil soyeux. À l’état sauvage, il n’en est pas de même : le mouflon, souche du mouton, et le chien de la Nouvelle-Hollande, à demi-sauvage, ont toujours les deux poils.

C’est ici le lieu de parler des belles expériences de Daubenton sur les moutons.

Daubenton avait commencé par être, comme chacun sait, le collaborateur de Buffon : il fit, pour Buffon, toutes les anatomies des quadrupèdes. Préparé par ces études, il tourna plus tard ses idées du côté de l’application ; il s’occupa de l’amélioration des bêtes à laine, et cela avec une ardeur et une persévérance telles qu’on put surnommer, un jour, notre respectable savant : le berger Daubenton.

Nous tirions alors (1766) toutes les laines fines de l’Espagne. Le gouvernement français, voulant s’affranchir de ce tribut, s’adressa à Daubenton. Le problème était celui-ci : obtenir, avec les races françaises, une laine aussi belle que celle des mérinos d’Espagne.

Daubenton commença par faire venir des béliers du Roussillon, province qui, confinant à l’Espagne, devait avoir, et a en effet avec elle des analogies de climat. Il unit ces béliers avec les