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SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

telle ou telle partie de l’individu ; et c’est cette variation partielle qui nous donne les races d’animaux, de chiens, par exemple, qui ont la queue ou les oreilles, ou telle autre partie, plus ou moins développées, par rapport au total de l’être.

Nous avons vu jusqu’où la variation totale peut aller. Passons aux différences des parties. Prenons le crâne du bouledogue : ce crâne présente des arêtes, des crêtes saillantes, destinées à donner insertion aux muscles puissants des mâchoires. Prenons, comme terme opposé, le crâne du carlin : il est complétement lisse C’est qu’ici des muscles, très-faibles, n’ont pas eu besoin de ces appendices, de ces expansions du crâne.

À la première vue, il serait impossible au naturaliste le plus exercé de reconnaître dans ces deux crânes si différents, du carlin et du bouledogue, des animaux de la même espèce.

Le chien a normalement cinq doigts aux pieds de devant, et quatre aux pieds de derrière ; et l’on trouve des races de chiens qui ont cinq doigts, et même six aux pieds de derrière.

Le chien a, dans son système dentaire, trois fausses molaires en haut, quatre en bas, et deux