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SUCCESSION DES ÊTRES

envoie à la surface de la terre, était considérablement plus grande que celle qui nous vient du soleil. Il ne voyait, dans la chaleur solaire, qu’un très-petit complément de la chaleur terrestre.

Cela n’est point. La vérité est même, à la lettre, le contre-pied de cela ; et c’est ce qu’a démontré Fourier, l’illustre auteur de la Théorie mathématique de la chaleur.

Il est bien vrai que la terre recèle dans son sein un foyer de chaleur. En effet, si la chaleur de la terre venait uniquement des rayons solaires, elle aurait nécessairement ce caractère de décroître à mesure qu’on s’éloignerait de sa source ; et c’est aussi ce qui s’observe, à mesure qu’on s’enfonce dans la terre, jusqu’à une certaine profondeur. Mais, passé une certaine profondeur, le fait se renverse ; au lieu de diminuer, la chaleur augmente : de là la température élevée des mines, les sources d’eau chaude, les feux des volcans. La chaleur interne et propre du globe s’accroît de 1 degré centigrade par 20 mètres. On a calculé qu’à sept ou huit lieues de profondeur, par exemple (l’accroissement de chaleur continuant à se faire dans la même proportion), il n’existe aucune matière qui pût n’être pas en fusion.