Je reviens au sujet principal de notre leçon.
L’appareil de formation des os est donc le périoste externe ;
quatre heures auparavant, le membre inférieur droit pris sous un éboulement de pierres. La jambe était fracturée dans sa partie moyenne ; les fragments du tibia avaient déchiré le muscle jambier antérieur et la peau. Ils faisaient une issue au dehors et étaient dépouillés de leur périoste. Le chevauchement était considérable ; la plaie par où sortaient les fragments du tibia s’étendait du milieu de la jambe jusqu’auprès de l’articulation du genou ; il y avait une contusion et une inflammation de tout le membre, depuis le pied jusqu’à la fesse. Ces conditions défavorables s’opposaient à ce que je fisse l’amputation ; je dus donc me borner provisoirement à pratiquer la réduction de la fracture. Comme on devait bien s’y attendre, la gangrène s’empara des parties les plus contuses : des escarres se formaient sur différents points de la jambe ; l’une s’étendait sur la partie externe, depuis le milieu du pied jusqu’au quart inférieur de la jambe ; une autre s’étendait du lieu de la fracture, c’est-à-dire de la partie moyenne antérieure et interne jusqu’auprès de l’articulation du genou. Le pronostic était aggravé encore par l’apparition d’un œdème considérable de la cuisse. Une suppuration abondante s’établit au niveau des escarres de la jambe et du pied ; ces escarres tombées, les fragments se trouvèrent complètement dénudés dans une longueur de plus d’un décimètre. Je résolus d’attendre la séparation et l’élimination de ces fragments, dans l’espérance qu’il pourrait se faire une régénération de l’os par le périoste resté en place, phénomène que j’avais observé plus d’une fois, mais dans de moins grandes proportions.
« Il serait trop long de décrire ici l’appareil que j’employai,