En 1740, Trembley découvrit le polype d’eau douce dans un fossé, aux environs de La Haye. Il ne savait trop s’il voyait un animal ou un végétal. Pour éclaircir ce doute, il coupa le polype en plusieurs tronçons, et bientôt il vit chaque tronçon reproduire un nouveau polype. Le polype était donc une plante puisqu’il se reproduisait de boutures. Un examen plus attentif lui fit voir, dans chaque fragment du polype, redevenu polype complet, des tentacules avec lesquels il pouvait saisir une proie, une cavité digestive dans laquelle il la digérait, etc. Ce n’était donc pas une plante ; c’était un animal, et, chose merveilleuse, un animal qui avait la faculté de se reproduire autant de fois qu’on l’avait coupé.
Charles Bonnet, parent de Trembley, connut tout de suite sa découverte. Il voulut répéter ses expériences, mais il ne trouva pas de polypes. À défaut de polypes, il expérimenta sur des vers d’eau douce, sur des naïdes, et obtint les mêmes résultats que Trembley. Ceci fut un progrès. Le polype est un animal gélatineux, très-simple, presque homogène, tandis que la naïde a une organisation déjà très-compliquée ; elle possède un système vasculaire,