La vie ne commence pas à chaque nouvel individu, elle se continue ; elle n’a commencé qu’une fois pour chaque espèce.
Déposée par l’Ouvrier suprême dans le premier couple de chaque espèce, la vie se continue depuis dans tous les individus de cette espèce : c’est une chaîne dont tous les anneaux se tiennent. Si un anneau vient à manquer, l’espèce est perdue ; elle ne renaît plus. Nous trouvons dans la terre les débris des mastodontes, des palæotheriums, espèces dont un cataclysme a rompu la chaîne : cette chaîne ne se reformera pas, ces espèces sont à jamais détruites.
Pour que la vie se continue ainsi par chaînons successifs, il faut nécessairement de deux choses l’une : ou que le Créateur ait accumulé dans le premier être de chaque espèce tous les germes des individus futurs de l’espèce : c’est l’hypothèse de Leibnitz, et nous ne pouvons l’admettre, elle est contraire aux faits ; ou que le Créateur ait doué le premier être de la faculté de reproduire indéfiniment son espèce : et c’est évidemment là ce qui est.
Il existe dans l’économie animale une force de reproduction. Je ne l’imagine pas, elle est démontrée par les faits.