tade, il fit d’abord un nom latin, Plantadeius ; ne le trouvant pas encore assez respectable comme cela, il imagina de le tourner en anagramme et en fit Dalenpatius. Ainsi protégé par ce nom savant, il publia une brochure dans laquelle il disait avoir vu l’animalcule spermatique se transformer : le ver prenait peu à peu une tête, des bras, des jambes ; puis sa queue disparaissait ; le ver arrivait enfin à la forme humaine.
Ce qu’il y a de curieux, c’est que les naturalistes prirent la plaisanterie au sérieux. Et Buffon lui-même comme les autres ; il trouve seulement que Dalenpatius va trop loin : « il a cru voir ce qu’il dit, mais il s’est trompé.[1] »
Plantade s’était moqué en vain. De nos jours encore on dit, on enseigne que l’être humain n’est autre chose que le spermatozoïde qui va se loger dans l’ovule de la femelle et s’y développe. Pour toute réponse à cette hypothèse, je me contenterai de répéter que je suis le maître, au moyen des expériences que je viens de vous exposer, expériences péremptoires, si je ne m’abuse, de modifier et même de changer
- ↑ Tome I, p. 506.