Page:Flourens - Examen du livre de M. Darwin sur l’origine des espèces.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
DE M. DARWIN.

tout change. Ce n’est plus une vaine nature, une nature personnifiée, et que chacun personnifie comme il lui plaît, que l’on a en face, mais un art, et un grand art. On passe des systèmes puérils des hommes à la réalité des choses ; et, dès qu’on en est là, on voit bien vite ce que l’on sait, ce qu’on peut savoir, ce qu’on ignore : il n’y a plus d’illusion possible.

J’admire toujours la clairvoyance d’un des esprits les plus justes qu’il y ait eu, et des plus profonds même, quoique sous les formes les plus piquantes : de Voltaire.

« Freind. Et si je vous disais qu’il n’y a point de nature, et que dans nous, autour de nous, et à cent mille millions de lieues, tout est art sans aucune exception.

Birton. Comment ! tout est art ? en voici bien d’une autre !

Freind. Presque personne n’y prend garde ; cependant rien n’est plus vrai. Portez vos