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DE M. DARWIN.

« sans ses soins, n’auraient jamais vu le jour[1]. »

Voilà les faits que Buffon a vus, et que chacun connaît. M. Darwin n’en a pas vu d’autres. Seulement il mêle à tout cela un langage métaphorique qui l’éblouit, et il imagine que l’élection naturelle qu’il donne à la nature aurait des effets incommensurables (c’est son mot), immenses et que n’a pas le faible pouvoir de l’homme.

Il le dit en termes exprès : « De même que toutes les œuvres de la nature sont infiniment supérieures à celles de l’art, l’élection naturelle est nécessairement prête à agir avec une puissance incommensurablement supérieure aux faibles efforts de l’homme[2]. »

Il dit encore : « Si l’on pouvait appliquer à l’état de nature le principe d’élection que

  1. Histoire du pigeon.
  2. Page 92.